Jean-Marie BRESSANCE

Tout se fait poésie avec les yeux du cœur

BALANCE nature 2.1

Je suis en toi comme l’oiseau, chaque poème ouvre mes ailes pour contempler l’arc-en-ciel de tes merveilles et la noirceur de tes nuits fauves.

 

GRANDEUR

 

C’est plus qu’assez

Dame nature

De t’épuiser

 

Je suis lassé

Moi l’homme impur

De te saigner

 

J’ai tout cassé

Comme un vrai dur

Sans me sauver

 

Tu penseras

Bien après moi

L’égratignure

 

De ma grandeur

 

 

RANCŒUR

 

C’est plus qu’assez

D’être immature

Humanité

 

Elle s’est lassée

Dame Nature

De te porter

 

tu as cassé

Son vrai futur

Sans te sauver

 

Elle oubliera

Bien après toi

L’égratignure

 

De ta rancœur

 

 

PIERRES HAUTES

 

Épouvantails de pierre

Aucun printemps ne monte

Sur vos dents d’ivoire

 

Les glaces ont accroché

Un éternel hiver

En son cœur souffle

Les vents de la colère

 

Le voilà prisonnier

Empalé de vertige

Quand d’autres vont courir

Sur les rondeurs du monde

 

Fourmi baladeuse

Sur vos bonnets de neige

J’ai regardé couler

Le flux blanc des nuages

 

Comme une mer de lait

Où le Soleil d’un soir

Apaise ses rayons

 

 

PIERRES BASSES

 

Abimes de pierre

Où la nuit a honte

De son petit noir

 

Vous m’avez pénétré

D’un unique mystère

Le cœur pétrifié

D’une étrange frontière

 

Me voilà libéré

De mes derniers vestiges

Où les temps vont mourir

Sur les froideurs de l’onde

 

Fourmi baladeuse

Dans vos ventres obèses

J’ai écouté couler

Le flux blanc de mes pages

 

Comme un rêve défait

Son fil de mémoire

Du bout de son crayon

 

 

LOTUS

 

Tête nue, nénuphar

Sur les eaux bleues du Nil

Tes crocs blancs entrouverts

Lancent le cri d’amour

D’une éphémère guerre

Sous un ciel trop ému

Et dévoilent de ton cœur

De soleil et d’or

La ronde des sagesses

 

 

MOTUS

 

Pierre nue, toi pulsar

Sur l’espace indécis

Tes entrailles explosées

Évadent sans retour

L’agonie éphémère

De tes ondes menues

Elles taisent de ton cœur

Les secrets où tu dors

Écrasé de faiblesses