Jean-Marie BRESSANCE

Tout se fait poésie avec les yeux du cœur

BALANCE famille 5.1

D’une famille à l’autre, toutes s’ajoutent comme l’amour 

 

ANTIDOTE

 

Vis Père

Sur ma langue

Empoisonnée d’amour

 

Tous les venins des jours

Imbibent ma mémoire

Ils ont planté leurs fourches

Dans l’herbe qui me ronge

 

Et mes vers dessinent

Les seules fleurs de nuit

Tout embaumées encore

 

Du souffle de ta voix

 

 

ANTICORPS

 

Vipère

Sur ta tombe

Empoisonne mes jours

 

Venins sans un retour

Imbibent ma mémoire

Comme une encre de soufre

Dans l’ombre qui te ronge

 

Mes vers dans tes racines

S’abreuvent sans un bruit

Imprégnés tout encore

 

Du souffle de ta voix

 

 

L’APESANTEUR

 

Premières neiges

Sur ta tombe

Éclairent l’ombre

De mes nuits blanches

 

Mes yeux fermés

Contemplent l’onde

Des heures et des secondes

Au ralenti de mon amour

 

Chaque flocon

Me dit du ciel

L’étendu de ton linceul

 

Et je suis seul

À regarder l’apesanteur

Te recouvrir d’éternité

 

 

LA PESANTEUR

 

Dernier piège

Où mère tombe

Ressac d’ombre

Sur mes nuits blanches

 

Mes yeux plombés

Plantent leurs sondes

Lourdes secondes

Accélérées de mon amour

 

Dans ton cocon

J’ai dit au ciel

Étendu sur ton linceul

 

Et une feuille

De pesanteur

Pour te couvrir d’éternité

 

 

SI RARE

 

Une perle si rare

Mélange d’océans

Et de forêts humides

 

Plus encore ce miroir

Troué de ma conscience

Où la vie se dédouble

 

J’y ai trouvé l’amour

Le cœur d’un cadeau

Improbable miracle

 

Je te l’offre à mon tour

Enfant d’un nouveau rêve

Mon plus précieux diamant

 

 

CURARE

 

Comme un poison barbare

De lianes et de vents

Traverse mes rapides

 

Au sein de mon miroir

Habillé de conscience

Où la vie se voit double

 

J’ai imprimé l’amour

Au cœur de mon fardeau

Trop certaine débâcle

 

Je le dépose à mon tour

Enfant de tous mes rêves

Mon unique diamant