Jean-Marie BRESSANCE

Tout se fait poésie avec les yeux du cœur

BALANCE écrire 12.1

J’explore les mots comme un enfant sauvage, et je découvre leur jungle, les mille fleurs éclosent sous ma plume féline…

 

GOURMANDISE

 

Comme en terre

Ne me sera plus permis

L’éclair d’une pensée

Je mords aujourd’hui

L’espace de ces mots

Et j’en mesure, gourmand,

L’élan de leur vigueur

 

Cette immense grandeur

Qu’ils m’offrent sans détour

Dans ma plume d’acier

J’en grave l’avenir

Où Dieu se tient encore

Et je raille la mort

D’un petit commentaire

 

 

 

LA MAGIQUE POTION

 

Tu es cette élégance

Qui salue de ses rimes

Toute vie qui s’élance

 

Cet hymne qui balance

Sur les beautés du monde

Le regard de l’enfance

 

Tu es l’amour de dire

Ces lignes ciselées

Avec en point de mire

Le cœur de l’émotion

 

Quelques mots, un poème

 

La magique potion

 

POÈTE

 

Éphémère miroir

Affamé d’inutile

De toute éternité

 

Tu es cet être étrange

Qui même dérange

La nuée des anges

 

Tu es cette herbe folle

Blanchie par la gelée

Que l’hiver assassine

Et qui jaunit l’été

 

Tes racines courent

Écrire sous la terre

La mémoire de la vie

 

Qu’en chaque page nouvelle

 

Renaissent par millier

Les toutes petites forêts

De tes brins d’herbes coupés

 

 

POÈME

 

À l’encre bleue

Soufflent mes rêves

Sur ta peau blanche et nue

 

Mon âme y danse

Et s’y balance

Devant ta porte

De place forte

 

Il me faut en refaire

Toutes les clés

À la forge d’un au-deçà

 

Mots de tes mondes enlacés

Où la mort et la vie

Sont amantes réunies

 

Tout ton mystère hante mes lettres

En enchantant mes petits doigts

D’improbables arabesques

 

 

 

 

NAUFRAGÉ

 

Robinson d’une page

Á l’horizon des mots

Infiniment sauvages

 

J’imprime mes pensées

Sur le dos d’une plage

Dans l’instant qui divague

 

Au Soleil sont allées

Les corps nus de mes phrases

Délier le silence

 

Sur cette voile levée

Murmure mon enfance

Et Vendredi défait

 

Garde ses secrets

 

 

L’HERBIER

 

Mes mots dans vos oreilles

Comme des étrangers

Sur une terre d’exil

 

Enchaîné à mon île

Le tranchant de ces pages

Où mes yeux ont souffert

 

En fleurs mille graines

Tout l’amour de ces livres

Où la vie me délivre

 

Je vous offre en bouquets

L’herbier de mes délires

L’interminable inventaire

 

Des vagues d’une mer