Jean-Marie BRESSANCE

Tout se fait poésie avec les yeux du cœur

BALANCE pax 11.1

J’ai fait plus d’un rêve, sans trouver comment transformer cet enfer où nous secrétons nos malheurs, avec l’obstination de l’âne.

 

DES ESPOIRS

 

Terres brisées d’espoirs

Vos peuples en lambeaux

Viennent écorcher leurs rêves

Sur des frontières usées

 

Nations tous vos drapeaux

Agitent leurs démons

 

Si tombent les étoiles

De ce ciel bleu de paix

Nous n’aurons en partage

– Apôtres divorcés –

Que les feux d’une guerre

Où brûler nos enfants

Vierges d’avenir

 

 

 

UN ESPOIR

 

Tout est à voir

Tout est à croire

La blanche paix reste à revoir

 

Passer la guerre à l’entonnoir

À la javel, les chemises noires

 

Tirer enfin de notre histoire

L’humaine gloire

 

Le vrai savoir

 

Garder mémoire

Jusqu’au grand soir

 

Du grand espoir

 

 

LAURIERS

 

Austerlitz ou Waterloo

Défaites et victoires

Ennemis d’hier

Voyez comme l’histoire

A balayé vos haines

 

Les mêmes larmes

Les mêmes gloires

Pour l’honneur d’un drapeau

Montrent des hommes la faiblesse

 

La seule force est désarmée

Et porte des ailes de sagesse

 

Et une couronne de lauriers

 

 

 

 

 

 

 

FUTILES

 

Large, le temps dépasse

Ma vie de tous les bords

Il me recouvre le corps

D’un éternel remord

 

Secondes dans vos flots

– Précieuses gouttes d’or –

Ma survivance baigne

Son éphémère règne

 

Le temps se lasse

– Ma vie –

Au point de cruauté

Où je perdrai

Le peu qu’il m’a donné

 

Futiles guerres

Voyez comme tout passe

Et déjà s’effacent

Vos conquêtes d’hier

 

 

APPARENCE

 

Il ne faut pas s’y fier,

Ces herbes que je foule

Ces forêts pénétrées

N’ont de sérénité

Qu’une apparence offerte.

À mes pieds de guerrier

 

Elles recouvrent déjà

Tous mes pas conquérants

Et feutrent la mort

D’un silence assassin.

 

Le temps restera vierge

De nos histoires d’hommes

Comme les cieux voilent

Le mystère des étoiles

Où mon regard se noie

 

Eau pacifiée de nuit

 

 

 

 

 

IDENTITÉS

 

Miroirs, vous mes ancêtres,

Autant de drapeaux usés

Dans les vents fous des siècles

 

Vos victoires portées

Dans mes livres d’histoire

Sont des fêtes gommées

Sur des sangs ennemis

 

Tous les champs en bataille

Portent les ossuaires

Tragiques livres ouverts

Vous étiez tous frères

 

Sur notre Terre blessée

Offerte en héritage

Que vienne enfin l’âge

D’une nouvelle chance

Où intelligence et partage

Nous offriront la page blanche

 

D’une éternelle paix