BALANCE regards 9.1
Mes mots, instantané figé, éclairent en noir et blanc mes émotions d’un jour
FLORENCE
La chute d’un ange
À nous rendre marteau…
Un océan de rhum
L’a étreint de ses feux
Solitaire défi aux débords de ta vie
Florence, ailes brisées
Ton regard a voilé
L’horizon d’un possible
Ton destin en éclats
Écorche ma mémoire
Je garde ton sourire
Comme une perle rare
LA LIBERTÉ
Ah, musée,
Que de sérieux
Entre tes portes
Que de gardiens
Armés de clés
Pour encadrer
La liberté
ALAIN
L’éternel disant
Sous son air bon enfant
Á l’impossible tend
De ses mots ciselés
Et nous touche le cœur
La tendresse pour arme
Sur l’or d’une musique
Il fait danser nos larmes
Et le bonheur nous berce
De la scène, son banquet
Où il multiplie la joie
D’avoir pour toujours
De ses dix ans l’amour
ALBATROS
Ta plume d’albatros
A tant griffé les cieux
Que je reste cloué
En te voyant voler
Sur l’océan des siècles
Ton ombre jusqu’à moi
Me couvre de lumière
Et je suis foudroyé
À chaque page claire
En lisant tes poèmes
Nouvelles fleurs du mal
Écorchées de ton cœur
Et j’ai vu des corbeaux
Picorer ton âme
Épinglée de souffrances
ARTHUR
Tu débordes jeunesse
Dans l’élan de ta fougue
L’enfer d’une saison
Inscrit dans ton orgueil
L’oraison de la mort
Dans un feu de paille,
La promesse des cendres
Me montre la sagesse
Le printemps suit toujours
Les glaces de l’hiver
Ivre ton bateau
N’aura pas su trouver
Les berges de l’amour
Le couchant du Soleil
Illumine ma nuit
Ma vieillesse s’étoile
Et dans l’aurore à renaître
L’éblouissement d’un autre
RIMBAUD
Tu étais ce roi pur,
La plume foudroyante,
Tous ces mots qui me hantent.
Qu’as-tu fait de ta vie ?
Ce terrible naufrage.
L’immoral commerce
Dont se nourrit la haine.
Cette saison en enfer
Tu la traverses encore,
La mort en embuscade
Au diamant de ton cœur.
Sur ton lit d’agonie
Ton âme en son génie
À jamais replantée
Dans l’illumination